La construction de cette église, d’après la tradition et les extraits du Cahier de paroisse, serait très ancienne : elle remonterait au Xème ou, XIème siècle. Les vestiges que l’on retrouva au siècle dernier, lors de restaurations successives, révélaient une architecture de style ogival. Des petites fenêtres très longues et très étroites appelées « lancettes », il ne restait que des fragments mutilés qui trouvèrent cependant leur place dans la reconstruction. La partie haute de l’ancienne église, c’est-à-dire l’abside et le transept sud, avait alors le style architectural de la dernière moitié du XVIème siècle.
La paroisse portait autrefois le nom de PEUMERIT-DU-ROCLEU qui était le titre seigneurial, et l’ancienne église semble avoir été une fondation des Seigneurs du ROCLEU, chateau-fort situé sur le bord du Blavet.
L’antique édifice abritait trois pierres tombales, des armoiries sculptées sur la charpente du lambris, des écussons aux vitres et aux portes, et un banc seigneurial. Les registres paroissiaux font état de l’inhumation dans l’église, le 10 avril 1727, de haut et puissant messire Pierre Ecuier LOZ, chevalier, seigneur comte de BEAUCOURS, fils ainé de Messire Claude LOZ, seigneur comte de BEAULIEU Les signes de cette emprise seigneuriale ont pratiquement été effacés au cours des diverses restaurations.
Avaint la Révolution, la paroisse de Peumerit, devenue PEUMERIT-QUINTIN, dépendait de l’évêché de QUIMPER ou CORNOUAILLE, de la sub-délégation de QUINTIN et du ressort de CARHAIX. La cure était à l’alternative; mais il est assuré que la paroisse a eu ses recteurs, curés et vicaires depuis 1601. Peut-être les registres antérieurs ont-ils disparu durant la tourmente révolutionnaire.
Aux environs de 1830, l’église paroissiale a été augmentée d’un transept et profondément remaniée. Restaurée de nouveau en 1870, la construction primitive est maintenant méconnaissable, mais son clocher effilé et gracieux domine la colline et signale de loin la petite bourgade. La dernière restauration remonte à l’année 1967, en liaison étroite avec la réforme liturgique, gravitant autour de trois aspects de la vie chrétienne : le baptême, l’Eucharistie et le Sacrifice, d’où la place importante du baptistère, du tabernacle et de l’autel. C’est au cours de cette restauration, que le superbe retable provenant de la chapelle en ruine du LOC’H, a été transféré au fond de l’abside. Ce retable, de même facture que les calvaires de TRONOEN et de KERBREUDER, a probablement la même provenance que ceux-ci : un atelier de SCAER qui était en plein essor au milieu du XVème siècle. À la fin du XVème, deux panneaux de granit à gros grains furent utilisés comme contretables d’autel dans la chapelle du LOC’H en PEUMERIT. Ils ont été ainsi préservés des intempéries et de l’érosion, et donnent une idée de l’état primitif des œuvres polychromes de cet atelier. La naïveté des personnages, acteurs des scènes de la Passion et de la Résurrection, évoque bien les sculptures du XVème siècle. C’est ainsi l’un des nombreux joyaux de la statuaire bretonne.
Texte d’auteur inconnu, découvert lors du classement des archives en 2021.